Deux ans après le renforcement et l’extension du pipeline d’une longueur de 165 km pour le réseau Ampotaka – Tsihombe – Faux cap, l’approvisionnement en eau potable ne demeure plus un problème du moins au niveau des 6 Communes des Districts de Beloha et de Tsihombe. A travers les réseaux de distribution, les stations de pompage et d'accumulation, près de 70 000 personnes profitent actuellement de l’eau potable. Pour le grand bonheur de la Commune de Marovato par exemple, 15 000 personnes bénéficient de l’eau du robinet. Sur les 10 bornes fontaines construites, destinées à la communauté, 4 sont fonctionnelles. Quotidiennement pour la famille « Zandry » composée de 18 personnes, il leur faut acheter au moins cinq bidons d’eau de 20litres par jour à raison de 150 ariary le bidon. Cette quantité d’eau leur permet non seulement de préparer leur nourriture mais aussi de se nettoyer et de faire régulièrement leur lessive. « Nous sommes désormais en bonne santé, les enfants ne sont plus victimes de diarrhée. Et même si la difficulté financière pèse lourde, l’hygiène est de plus en plus respectée », s’est réjouie cette famille nombreuse. Quant à Landinirina Nomenjanahary, une mère de deux enfants âgée de 30 ans habitant avec sa famille constituée par 27 personnes, elle a besoin de 40 litres d’eau par jour. « Si auparavant un bidon de 20 litres d'eau a été acheté à 2 000 ariary voire 3 000 ariary, désormais, la même quantité est cédée à 150 ariary. Par conséquent, nous pouvons nous en servir pleinement au cours de nos activités régulières à savoir la lessive, la toilette sans oublier les repas », a-t-elle évoqué.
Quantité plus ou moins suffisante….
Gérée par l’entreprise « Ny Ravo », cette distribution d’eau, projetée sur le long terme, fonctionne avec les entretiens et suivis à distance effectués régulièrement. « Parfois, les conditions climatiques condamnent l’approvisionnement, il arrive aussi que des actes de vandalisme perturbent les réseaux de distribution» a avancé Andriamaromanebo Nomena Nantenaina, ingénieur hydraulicien et en même temps responsable de production.
C’est parce que d’après Solosoa, le gardien d’une des bornes fontaines travaillant à Marovato de 6h jusqu’à 18 h, outre ces incidents, la communauté fait également face à une réduction de puissance des panneaux solaires. Or, cela entraine une baisse de la pression d’eau. Quelquefois donc, la production ne répond pas à la demande des consommateurs. Dans ce cas, les habitants sont contraints de s’approvisionner en eau à des kilomètres. « Environ une cinquantaine de bidons y sont remplis mensuellement. Cependant, au mois d’octobre ou encore de novembre durant lequel le climat aride frappe et surtout avec l’arrivée des habitants voisins qui résident aux alentours de 20 à 30 kilomètres, j’écoule jusqu’à 80 bidons par jour », a-t-il évoqué.
Sihanamaro : Un forage alimenté par un pompage solaire
Les zones non couvertes par le pipeline exploitent d’autres dispositifs. Suite aux interventions de l’UNICEF, la Commune rurale de Sihanamaro a pu réhabiliter un forage pour alimenter un large secteur, le seul point d’eau de la zone durant des années. Selon Damy, maire de la Commune rurale de Sihanamaro, avec l’installation d’un pompage solaire en 2016, 5 bornes fontaines approvisionnent directement en eau potable 9 Fokontany situés à moins de 5 kilomètres.
Notons que l’intervention du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) en matière d’eau dans l’Androy ne se limite pas à cette construction de pipeline. « L’UNICEF a également mis en place une livraison d’eau par citerne connue sous le nom de « Water Tracking » dont le prix d’un bidon varie de 50 à 100 ariary. A cela s’ajoute le projet de construction et/ou de réhabilitation de forage fonctionnant à système solaire comme celle située dans la Commune de Sihanamaro a expliqué Jacky Roland Randimbiarison, spécialiste urgence UNICEF».
Recueillis par K.R.